Par CAS-INFO

Un choc. Un drame national. Paris avait lundi soir les airs d’un pays en deuil. Une nation percée en plein cœur. C’est en tout cas le sentiment qu’on pouvait lire sur le visage des Français qui ont assisté hier soir, médusés, à près d’un millénaire d’histoire en train de partir en fumée. Alors qu’un terrible incendie venait d’embraser Notre Dame de Paris, le monument de l’histoire de France le plus visité du pays.

De quoi mobiliser toute la France. De l’actuel président, Emmanuel Macron, qui a salué « le lieu où la France a vécu toutes ses libérations », à l’ancien président Nicolas Sarkozy qui a évoqué une « tragédie », en passant par l’ancienne candidate à la présidentielle Marine Le Pen qui a ressenti un « chagrin infini », c’est tout un pays qui s’est aussitôt mobilisé pour lancer l’opération reconstruction.

Avec ses plus de 800 ans d’existence et ses plus 13 millions de visiteurs chaque année, le drame de la Dame de Paris, a évidemment ébranlé jusqu’au-delà de la frontière. C’est le cas en Afrique, du Président sénégalais. Macky Sall a exprimé la solidarité de son pays à la France et « à toute la communauté chrétienne à travers le monde. », a écrit sur Twitter le Chef de l’État du Sénégal.

Du côté des intellectuels africains, cet élan de solidarité est toujours l’occasion de s’interroger sur les rapports qu’entretiennent les Africains avec leurs propres lieux d’histoire. « Je me demande sérieusement si un patrimoine historique national ici, [au Congo], le baobab de Stanley par exemple, venait à se consumer dans un incendie, cela plongerait vraiment les Congolais dans l’émoi… », s’est demandé sur Facebook Didier Mbuyi, communicologue et enseignant à l’école de Journalisme à Kinshasa, l’IFASIC. « Il n’est pas exclu que j’entende ici et là dire : « Qu’il brule. Il avait assez vieilli », a-t-il imaginé leur réponse. Sous un ton de l’ironie.