Makala, évasion

L’évasion spectaculaire à la prison de Makala mercredi continue de provoquer des réactions au sein de la classe politique congolaise. Alors que le gouvernement se montre très réservé sur sa communication pour laisser l’enquête se poursuivre, l’opposition, elle, se montre très exigeante.

Parmi les réactions, celle de Moïse Katumbi a été la plus virulente. Depuis son exil europeen, l’ancien gouverneur du Katanga a accordé une interview à la Voix de l’Allemagne pour dénoncer ce qu’il qualifie d’« amateurisme » du gouvernement congolais et le « non » État.

« Si, on ne sait pas gérer nos prisons, on ne peut pas non plus gérer 80 millions de personnes », a relevé l’opposant qui dénonce une histoire montée de toute pièce pour endormir la population et ne pas aller aux élections.

De son côté, UDA Originelle appelle le chef de l’État à faire usage de ses prérogatives constitutionnelles pour établir les responsabilités et sanctionner, sans tarder, tous les intervenants dans la gestion de la prison de Makala.

Le parti du député Claudel André Lubaya veut par ailleurs savoir ce qu’ont fait les services de renseignements pour prévenir une attaque d’une telle ampleur. « Au cas où ils auraient été mis au courant de la préparation du coup, qu’ont-ils fait pour le déjouer et empêcher sa réalisation », s’interroge l’UDA en dénonçant elle aussi la «défaillance» de l’État et de ses institutions.

48 heures après cette évasion massive, les interrogations sont nombreuses. Qui sont réellement les auteurs de l’attaque, combien de détenus se sont évadés ? Une cinquantaine comme avance le gouvernement ou plus de 4000 comme le confient des sources proches de l’enquête ? Des questions sans réponse pour l’instant. Tout comme les inquiétudes sur l’énigme Ne Mwanda Nsemi.