Kabila, Rassemblement

Un Premier ministre de transition dès ce vendredi, l’assemblée nationale sensibilisée pour voter une loi organique devant installer le Conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre. Après l’échec de la médiation de l’église catholique, le chef de l’État Joseph Kabila accélère le tempo.

Devant le parlement réuni en Congrès, le chef de l’Etat s’est montré à la fois pressé d’en finir avec une crise qui asphyxie le pays depuis des mois et, toujours, mystérieux sur ses vraies intensions d’en sortir réellement. Car si, Joseph Kabila a promis de désigner le très attendu Premier ministre « dans les 48 heures », Il a, en revanche, tout fait pour rester maitre du calendrier pour la suite des événements.

« Je voudrai annoncer solennellement à notre peuple que les élections auront bel et bien lieu », a martelé le chef de l’État. Mais Joseph Kabila a pris soin de préciser que tout sera mis en œuvre conformément au calendrier qui sera fixé par la CENI. De quoi susciter le doute au sein de l’opposition.

« Une démarche qui respecte l’accord »

En donnant 48 heures et non 24 pour nommer son prochain Premier ministre, Joseph Kabila a, sans doute, voulu, laisser une porte ouverte de la dernière chance afin de tenter de rallier le Rassemblement. La principale coalition de l’opposition qui projette de manifester contre lui le 10 avril prochain semble elle aussi finalement résolue à saisir cette opportunité.

Dans un communiqué envoyé dans la soirée à la rédaction de CAS-INFO, le groupe de Félix Tshisekedi se dit « disponible à contribuer à la recherche de toute solution susceptible de rendre effective l’application intégrale de l’accord du 31 décembre dans l’intérêt supérieur de la nation ». Tout en insistant qu’il ne peut souscrire qu’à une démarche qui respecte l’esprit et la lettre de l’accord.

En tout cas, les prochaines heures s’annoncent désormais décisives, alors que la liste des prétendants au poste de Premier ministre aurait gonflé mercredi de 3 à 5 noms.

Engagé jusque-là dans une logique de confrontation, le Rassemblement semble avoir fait le choix de jouer sur les deux tableaux : maintenir la pression tout en discutant avec le pouvoir. Histoire de mettre en difficulté les candidats satellites et le chef de l’Etat devant ses responsabilités.