Coronavirus, Quercétine

Par Yvon Muya

La course à la montre est lancée à travers le monde. Objectif, trouver le moyen d’éliminer le coronavirus. Avec ses quatre cas enregistrés jusque-là, la République démocratique du Congo ne dispose évidemment pas de grands moyens pour initier les recherches cliniques de haut niveau. Kinshasa peut toutefois être fier de l’un de ses ressortissants actuellement engagé dans la guerre contre la maladie depuis le Canada.

Membre de l’Institut de recherches cliniques de Montréal, le docteur Majambu Mbikay et ses collègues vont envoyer des milliers de comprimés de la Quercétine en Chine, pays d’où est partie la pandémie. Il s’agit d’un traitement développé par leur laboratoire québecois à base de la quercétine. Composé organique de la famille des flavonoïdes, la plante médicinale présenterait des caractéristiques encourageantes dans l’optique de soigner le coronavirus.


Le Dr Majambu Mbikay portant un paquet de comprimés de la quercétine

« La quercétine nous intéressait depuis 15 ans mais pour d’autres raisons », a expliqué à Radio-Canada, Michel Chrétien, directeur de la recherche. « On voulait mimer une mutation génétique que j’avais découvert chez les humains et c’était pour voir si ça agissait sur le cholestérol […]. C’est en parlant avec mon collègue Majambu Mbikay, qui est un Congolais, qu’on a pensé à la malaria. On a donc commencé avec la malaria, sur la partie génétique. », a-t-il poursuivi. La suite du processus mène alors les chercheurs sur une piste inattendue.

« Mais une fois qu’on a démontré que nos hypothèses étaient bonnes pour la malaria, quelqu’un d’autre, en Colombie Britannique [une province canadienne], a démontré que le même genre d’expérience pouvait protéger contre les bactéries. », a ajouté Michel Chrétien.

« Quand est arrivée la crise d’Ébola en Afrique de l’Ouest en 2014, j’ai rencontré une scientifique de Winnipeg qui travaillait sur Ébola et j’ai discuté avec elle. Je l’ai convaincu de tester la quercétine dans leur laboratoire d’Ébola et ça a fonctionné. », a-t-il conclu.

Place à présent à un test décisif sur le coronavirus. À la demande de l’Institut de recherches cliniques de Montréal, une compagnie pharmaceutique basée en Suisse va envoyer, dans les prochaines heures en Chine, pas moins de deux cent mille comprimés de la quercétine. De quoi susciter de l’espoir du côté de chercheurs.

À l’instar du Canada, la recherche du traitement contre la Covid-19 mobilise tous les pays. Des États-Unis à la France en passant par la Russie, partout, de grands moyens sont déployés pour trouver un vaccin.