Par CAS-INFO

« Congo Hold-up » , c’est l’intitulé de l’enquête menée pendant près de 9 mois par 19 médias partenaires associés au consortium européen EIC et de cinq ONG spécialisées sur ce présumé détournement de 138 millions USD entre 2001 et 2013 par la famille Kabila.

Cette enquête qui a été publiée le vendredi 19 novembre, indique que parmi les principaux responsables présumés de ces détournements, figure Joseph Kabila et son premier cercle notamment les membres de la famille de l’ancien président Joseph Kabila et certains de ses associés les plus proches.

Dans leur introduction , les enquêteurs renseignent que leur révélation est basée sur l’analyse de millions de documents bancaires et transactions qui ont fuité de la banque BGFI.

« Forte de 3,5 millions de documents bancaires et davantage encore de transactions, l’enquête Congo Hold-up se nourrit de ce qui est, à ce jour, la plus importante fuite en provenance du continent africain. Elle révèle comment une banque commerciale, la BGFI, a été utilisée pour piller des fonds publics et des ressources naturelles de la République démocratique du Congo (RDC). Elle révèle, pour la première fois, les noms de ceux qui auraient participé de façon massive à ce détournement des richesses d’un pays parmi les pauvres au monde », note le document.

Selon cette enquête, « en cinq ans, la famille Kabila et ses associés ont détourné, avec la complicité de la BGFI, dont ils contrôlaient la filiale congolaise, au moins 138 millions de dollars des caisses de l’État. Grâce à des factures douteuses, des jeux d’écriture comptable, des transactions antidatées et, surtout, grâce à une société-écran qui leur a permis de couvrir le tout ».

Barbara Nzimbi, chargée de communication de Joseph Kabila, a réagi à ce sujet. Elle dénonce le fait que « l’image et le nom du Président de la République Honoraire sont utilisés abusivement comme produit d’appel pour tenter de crédibiliser cette démarche médiatique dont l’opportunité est questionnable ».

Selon elle, aucune ligne de ce rapport ne démontre « l’implication factuelle ou même implicite de l’institution Président de la République qu’il a eu l’honneur de diriger pendant 18 ans. Sont cités une banque commerciale, des institutions nationales et des sociétés privées dont les responsables au moment des faits supposés sont identifiés et n’ont rien à avoir avec la Présidence de la République d’époque ».

« Ces puissances occultes n’ont jamais digéré les choix courageux de souveraineté opérés sous la Présidence de Joseph Kabila notamment en matière électorale et minière », dit-elle.

Elle dénonce aussi ce qu’elle appelle « fixation haineuse de certains médias et associations sur la personne du Président honoraire que certains ont conceptualisé en Kabilabashing ».

De sa part Néhémie Mwilanya, ancien directeur de cabinet du président honoraire Joseph Kabila et député national, évoque, dans « un acharnement contre Joseph Kabila« .

« Des interrogations légitimes sur « Congo hold-up ». Pourquoi une coalition des médias et ONG pour ces investigations ? Pourquoi rattacher à tout prix les structures en cause, pourtant autonomes, à la personne de Kabila ? Faut-il à tout prix enterrer l’homme et son héritage ? », s’interroge-t-il.