Par Siméon Isako

Le dossier Congo hold-up continue à faire couler beaucoup d’encre et salive. Plusieurs personnalités au niveau national et international ne cesse de réclamer l’interpellation des personnes citées dans cette enquête des médias internationaux et plusieurs ONG.

Dans ce lot, se trouve Jean Claude Katende, président de l’Association Africaine des droits de l’homme (Asadho).

Pour lui, l’ancien bureau de la centrale électorale dirigé par Corneille Nangaa doit également s’expliquer sur la gestion des fonds alloués pour le procès électoral de 2018.

« A l’époque quand nous exigions que la Ceni rende public son rapport financier, on nous traitait d’extrémiste comme toujours. Aujourd’hui, avec Congo Hold-up, tout le monde comprend pquoi Naanga ne voulait jamais. Un homme avec grande gueule, mais plongé ds la mafia« , a-t-il écrit sur son compte Twitter officiel.

Selon cette enquête, il s’agit en réalité d’un véritable hold-up sur le budget des élections.
Pour le cycle électoral de 2016 à 2019, les détournements présumés commencent avant même le début de l’enrôlement des électeurs sur l’un des comptes de la Céni à la BGFI. Alors que ce compte n’était plus alimenté depuis des mois, la BGFI autorise en mai 2016 l’ouverture d’une ligne de crédit de 25 millions de dollars sur un an contre une caution de 30 milliards de francs congolais, (à l’époque plus de 27 millions de dollars). Cette caution peut paraître disproportionnée, mais le franc congolais est alors en pleine dégringolade face aux dollars. L’inflation dépasse les 45%. Le 13 mai 2016, c’est depuis ce compte de la Céni qu’est transféré plus d’un million de dollars sur un compte de la société Sud Oil. Cette société est directement contrôlée par des proches de Joseph Kabila.
Un cadre de la banque justifiera plus tard ce paiement au cours d’un audit interne, en produisant une facture indiquant que Sud Oil aurait vendu 751 852 litres de gasoil à la Céni. Ce qui pour nos confrères, étonnant, puisque le libellé de la transaction était différent, et qu’ils n’avaient pas pu trouver trace d’une activité de Sud Oil dans la distribution de produits pétroliers à cette date.
Sur les 250 millions dollars alloués par l’État congolais à la Céni entre 2016 et 2019 et versés sur ses comptes à la BGFIBank, un réseau d’entreprises liées à la famille Kabila en reçoit ainsi 3,8 millions, indique ce rapport.