Félix Tshisekedi, RDC

Par CAS-INFO

Qui dirige la République Démocratique du Congo ? La question est sur toutes les lèvres depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau président Félix Tshisekedi. Privé de la majorité au Parlement, raflée par son prédécesseur et l’omniprésent, Joseph Kabila, Félix Tshisekedi, est souvent dépeint par l’opposition comme un président dépourvu du vrai pouvoir. Les derniers événements politico-judiciaires qui agitent la vie politique à Kinshasa ont pourtant poussé les critiques du Chef de l’État à revoir leur grille d’analyse sur le nouveau régime.

C’est le cas de la Secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo. Réagissant à l’arrestation samedi du député Jean Jacques Mamba accusé de faux et usage de faux, Ève Bazaïba, n’a pas hésité d’y voir la «conséquence d’une dictature déguisée». En sortant cette artillerie lourde, la « dame de fer », a, sans le dire ouvertement, suggéré que les nouvelles autorités influaient sur la justice. Un caractère pourtant reconnu à la forme de pouvoir dans lequel les acteurs exercent un contrôle total sur les institutions.

Même tonalité du côté de l’Ecidé. Pour le parti de Martin Fayulu, le plus farouche opposant à Félix Tshisekedi, l’affaire Mamba illustre la mainmise politique sur l’appareil judicaire. «Certains comprendront aujourd’hui la définition de l’instrumentalisation de la justice », a écrit le compte twitter de l’ECidé tout en s’indignant que la justice ne s’occupe pas des auteurs des crimes politiques et économiques qui siègent dans les institutions.

Alors que Jean Jacques Mamba est en conflit avec le chef de file de l’UDPS, Jean Marc Kabund, envisager l’instrumentalisation de la justice par l’UDPS, c’est à la fois reconnaitre au parti de Félix Tshisekedi le règne de l’arbitraire. Seules les formations politiques en possession de pleins pouvoirs peuvent mériter une telle caractéristique.

Qu’importe. La théorie de « Tshisekedi la marionnette » semble commencer à céder du terrain y compris au sein du CACH, son propre camp ou presque. Confronté au procès de son principal allié, Vital Kamerhe, poursuivi pour détournement de fonds publics, le Chef de l’État a vu les partisans de son directeur de cabinet l’accuser, eux aussi, de vouloir éliminer un potentiel rival à l’élection de 2023. Un discours utilisé il n’y a pas longtemps contre Joseph Kabila que beaucoup considéraient comme maître absolu du pays pendant son règne.