Par CAS-INFO

À 78 ans, Christophe Mboso N’kodia entre dans l’histoire. Accompagné de deux « Benjamins » de l’Assemblée nationale, le député du Kwango a pris provisoirement mardi les commandes de la Chambre basse du parlement. Sa mission, présider les plénières consacrées à l’examen des pétitions initiées contre la présidente sortante Jeanine Mabunda et les 6 autres membres du Bureau.

Dans le tohu-bohu qui caractérise le parlement congolais en ce moment, l’ancien ministre sous Mobutu puis Kabila fils, a, pour ses premiers mots, apporté un peu de sagesse à l’hémicycle, le temps de gérer la crise. « Nous exhortons tous les collègues à préserver la paix, la concorde et l’unité entre nous. Nous sommes les élus du peuple, nous devons nous respecter mutuellement.« , a lancé le président de circonstance aux 279 députés présents dans la salle. Soit une large majorité, nécessaire pour évincer la « dame de fer » du Perchoir.

Mboso N’kodia Pwanga a poursuivi en expliquant que le cas sous examen était une procédure disciplinaire. « En toute sérénité, nous devons reconnaître à nos collègues qui sont accusés le droit d’assurer leur défense« , a-t-il plaidé en insistant que « personne ne pouvait être sanctionné s’il n’a pas été entendu ».

Un « coup d’état parlementaire« 

Par conséquent, la plénière a été renvoyée à jeudi 10 décembre où Jeanine Mabunda et consorts sont supposés venir pour s’expliquer. Pas sûr pour autant que l’ancienne ministre de Joseph Kabila se présentera au Palais du peuple demain pour y perdre son poste. Son 2e vice président l’a d’ailleurs fait savoir. Immédiatement après la courte séance introductive du « procès », Boniface Balamagé a pris la parole pour dénoncer un putsch. « Ce qui s’est passé ce soir est un coup d’état parlementaire. Cela ne nous concerne pas. Notre Bureau va se réunir bientôt et vous serez fixé sur la suite des événements« , a-t-il déclaré sur Top Congo FM.

Avec les défections qui se multiplient dans les rangs du FCC, la partie risque toutefois d’être difficile à poursuivre pour le Bureau sortant. S’ils ne répondent pas présents, jeudi, « ils auront renoncé à leur droit de défense, la plénière le constatera et ils seront jugés par défaut. », a dors et déjà tranché le Tshisekediste Peter Kazadi. Autant dire que le sort de Jeanine Mabunda et compagnie est déjà scellé.