Ntumba Luaba, candidat

L’ancien ministre Alphonse Ntumba Luaba a annoncé samedi qu’il se portait candidat à l’élection présidentielle prévue en théorie à la fin de l’année.

« Si je suis élu, je ne ferai qu’un seul mandat non renouvelable », promet le président de « Debout Congolais et bâtissons », un mouvement pro démocratie crée il y a seulement quelques mois après sa rupture avec la Majorité au pouvoir. L’ancien ministre des droits humains se montre d’ailleurs toujours très critique à l’encontre son ancienne famille politique.

« Le pays a un sérieux problème de leadership et il est en train de s’effacer sur le plan africain », diagnostique celui qui a porté haut les couleurs de la RDC à la Communauté économique des pays des grands lacs depuis près d’une décennie.

En octobre 2016, son mandat vient à peine d’expirer à la CEPGL, Ntumba Luaba entre en dissidence contre Joseph Kabila. Il prend ses distances avec l’obstination du président à chercher à se maintenir au pouvoir. « Les hommes passent mais les institutions restent », écrit-il. À coup des tweets, le nouvel opposant multiplie les appels au respect de la constitution.

Secrétaire général du gouvernement, une sorte de Premier ministre pendant la transition 1+4, Ntumba Luaba devient célèbre après sa capture dans l’Est du pays par l’UPC, une milice contrôlée par Thomas Lubanga, un chef des guerres congolais jugé à la CPI pour crime contre l’humanité. 

Son profil, professeur du droit international public et son épisode de prise en otage par les rebelles font de lui le candidat idéal pour prendre en 2007 la direction du Programme National de Désarmement Démobilisation et Réinsertion des ex-rebelles qu’il invite à participer à l’effort de pacification du pays. Le bilan est une réussite totale : les chefs de guerre de l’Ituri déposent les armes.

Voilà qui prépare les conditions de sa nomination comme secrétaire exécutif adjoint de la CPGL. Les mauvaises langues y verront plutôt un envoi au « garage ». Mais le professeur en profite pour construire ses réseaux. Il connait comme sa poche la région trouble des grands lacs.