Par Siméon Isako

Matata Ponyo sera officiellement devant ses juges de la cour constitutionnelle à partir du 25 octobre 2021.
Il y sera jugé pour détournement présumé de deniers publics dans l’affaire Bukanga Lonzo, selon plusieurs sources au sein de la Cour constitutionnelle, qui se sont confiées à Jeune Afrique.

Le samedi 04 septembre, les avocats de Matata Ponyo avait dénoncé le forcing dans l’affaire Bukanga-lonzo.

« La justice n’est pas une justice de la clameur publique, non! » , S’exclamait Maître Frédéric Tshingej, avant de dénoncer le forcing opéré par certains tenants de l’appareil judiciaire « la justice c’est le texte, là où les textes disent que les droits de la défense sont garantis, nous devons tous respecter. Mais dans cette affaire nous sommes allés d’irrégularités en irrégularités. Tous ce qui se passent est un forcing« .

« Même la question de la fixation nous la suivons dans les réseaux sociaux, que le pouvoir ne soit pas géré par la foule. Nous restons dans le carré de demander le respect de la procédure. Pour moi jusqu’à cette date il n’y a pas eu fixation, parce qu’on n’est pas notifiés mais aussi pour le dossier Bukanga-Lonzo, il n’y a pas de procès verbal, il n’y a jamais eu d’instruction préjuridictionnelle« , indique-t-il.

Toutefois, Maître Frédéric Tshingej, affirme que Matata Ponyo répondra devant la justice pour exiger le respect des textes au cas où le dossier sera fixé par « forcing« .

« Si Matata est revenu au pays c’est pour affronter la justice, mais il ne peut pas répondre devant un autre juge que son juge naturel qui est la cour de cassation. Il n y a personne qui soit au dessus d’un juge. Nous irons non pas pour subir mais pour défendre, c’est là où, nous démontrerons que telle procédure a été respectée et pas celle-ci. Si la cour nous invite et envoie toutes les pièces, nous aurons un dossier complet, l’étudié et nous irons pour présenter nos moyens de défense pour faire comprendre que la forme n’a pas été respectée« , a-t-il précisé.

Un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), publié le 18 novembre 2020, avait dénoncé le détournement de 205 millions de dollars sur les 285 millions alloués à ce projet agricole lancé en grande pompe en 2014. Matata Ponyo, Premier ministre de 2012 à 2016, est présenté par l’IGF comme « l’auteur intellectuel » de ce détournement. C’est à la suite de ce rapport que le procureur général près la Cour constitutionnelle s’était saisi du dossier pour demander l’autorisation de poursuivre Matata Ponyo.