Par Siméon Isako

Sept organisations de défense des droits humains européennes ont dans une lettre commune adressée aux représentants de l’UE, fait savoir l’urgence de mettre fin à l’aide militaire à l’armée rwandaise apportée dans le cadre de la Facilité européenne pour la paix.

D’après cette correspondance consultée par CAS-INFO, ces ONG « demandent instamment aux gouvernements de l’UE de condamner publiquement et fermement toute collusion ou coopération avec les groupes armés actifs à l’Est de la République démocratique du Congo, et en particulier le soutien du Rwanda au M23 et de nommer leur envoyé (e) spécial (e) de l’UE dans la région pour faciliter les processus de dialogue entre les parties prenantes« .

Le conseil de l’Union européenne avait annoncé l’octroi d’un montant supplémentaire de 20 millions d’euros destinés à l’aide à la poursuite du déploiement des troupes rwandaises au Mozambique

La Fédération internationale des ACAT, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), le MISEREOR, l’ Open Society, la Foundations-Europe and Central Asia , la PAX, la SOLSOC, la TLP (Tournons La Page) qui désapprouvent cette démarche d’octroi de 20 millions d’euros aux RDF, s’associent à la voix de plusieurs personnalités congolaises, gouvernement et structures qui ont vu par cet acte de l’UE, l’intention inavouée de soutenir le Rwanda alors qu’il agresse la RDC dans sa partie orientale.

Plus loin dans leur document , elles condamnent « fermement les exactions contre les civils dans les provinces du Nord et Sud Kivu et de l’Ituri, et demandons à l’UE et ses Etats membres d’agir de manière ferme, unie et cohérente afin de soutenir le processus de paix amorcé dans la région des Grands Lacs« .

Elles attirent l’attention de l’UE sur l fait que « La crise ukrainienne ne devrait pas détourner l’attention de l’UE des autres conflits dans le monde. L’UE se doit de respecter les valeurs des droits humains qu’elle promeut et de mettre les intérêts des populations affectées par les conflits dans la région des Grands Lacs au-delà de tout intérêt européen sur le continent« .