Mugabe, Zimbabwe

Par CAS-INFO

Il ne fallait pas vendre la peau du camarde « Bob » avant de l’avoir achevé. Dimanche soir, pourtant, tous les médias du monde entier, impatients de voir la chute du vieux chef d’État, 93 ans, se sont plantés.

Non. Robert Mugabe ne sortira pas le mot que tout le monde attend. Non. Même lorsqu’il a commencer à cafouiller dans ses papiers, en direct à la télévision nationale, le héros désavoué du Zimbabwe ne lâchera pas ces 3 petites syllabes, à savoir, la « démission », qui allait changer le cours de la crise qui secoue brusquement le pays en quelques jours depuis 37 ans de règne. Au lieu de ce « j’annonce ma démission », c’est un Mugabe droit dans ses bottes, qui s’est amusé à inviter plutôt la Zanu PF à un Congrès, que lui-même, va présider en tant que chef du parti, « dans quelques semaines ».

Pourtant, le président est lâché de toutes part. Quelques heures seulement avant son allocution télévisée, qui va, à coup sûr rester dans l’histoire, comme son auteur, le président zimbabwéen, déjà abandonné par l’armée, venait de perdre le parti, qui lui a, sans autre forme de procès, enjoint de quitter ses fonctions de numéro un de la Zanu PF ainsi que celles du chef de l’État. Faute de quoi, il en sera purement et simplement destitué ce lundi 20 novembre, a stipulé la résolution lue par les membres de la puissante formation présidentielle.

Mugabe, Mnangagwa, duel au sommet

En refusant de démissionner, Mugabe cherche sans doute à gagner quelques temps. À faire passer l’orage, pour ensuite tenter de reprendre le contrôle d’une situation qui le déborde de partout. Problème, ses amis d’hier, qui ne veulent plus de lui aujourd’hui sont déjà allés assez loin dans leur désaveu administré au vieux « Bob » pour faire marche arrière.

Le fait surtout qu’Emerson Mnangagwa – l’artisan en chef de ce coup d’État qui se déroule jusque-là en douceur aux yeux du monde entier, ait été choisi, et pour remplacer Mugabe à la tête de la Zanu PF, et comme candidat du parti pour la prochaine présidentielle – est une indication que tout ne devrait pas se passer dans les prochains jours comme Robert Mugabe le veut. Mais bien comme celui qui parait bien être le véritable nouvel homme fort du Zimbabwe, Emerson Mnangagwa, le veut.

Pour l’instant, en tout cas, le vieux « Bob » s’accroche et entend bien mourir le Pouvoir à la main. Mais pour combien de temps ?