M23, HRW, Manifestations

Par CAS-INFO

C’est un nouveau rapport qui risque de faire beaucoup de bruit. Dans ce document rendu public ce lundi 4 décembre 2017, l’Organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, accuse les autorités congolaises d’avoir « recruté » d’ex combattants M23 pour réprimer les manifestations qui ont eu lieu en 2016 en RDC.


« Avant les manifestations de décembre, et alors que la pression nationale et internationale grandissait, des officiers supérieurs des forces de sécurité congolaises avaient mobilisé au moins 200 anciens combattants rebelles du M23, et probablement bien plus, depuis l’Ouganda et le Rwanda voisins afin de protéger Kabila et d’aider à étouffer les manifestations anti-Kabila », révèle l’ONG americaine qui ajoute ces précisions :

« Les combattants du M23 ont été recrutés entre octobre et début décembre 2016 dans des camps militaires et de réfugiés en Ouganda et au Rwanda, où de nombreux combattants du M23 sont basés depuis la défaite du groupe armé dans l’est de la RD Congo en novembre 2013.Une fois en RD Congo, les combattants du M23 ont été déployés dans la capitale, Kinshasa, et dans les villes de Goma et de Lubumbashi dans l’est et le sud du pays. Ils ont reçu de nouveaux uniformes et des armes et ont été intégrés dans la police, l’armée et des unités de la Garde républicaine, le détachement de sécurité présidentielle ».

Human Rights Watch ne se contente pas de révéler ces graves informations. Dans ce rapport, l’ONG publie même des interviews des personnes présentées comme d’anciens combattant de l’ex mouvement rebelle.

« Nous avons reçu l’ordre de tirer immédiatement à la moindre provocation des civils », raconte l’un d’entre eux dans des propos rapportés toujours par Human Rights Watch.

Selon l’Organisation américaine, 62 personnes avaient trouvé la mort et des centaines d’autres arrêtées au cours des manifestations qui ont lieu entre le 19 et le 22 décembre 2016 en RDC.

Le Gouvernement n’a pas encore réagi à ce rapport. Une chose est sûre, celui-ci tombe un an après les faits incriminés. Alors que l’opposition appelle à des nouvelles manifestations le 19 décembre prochain.