Une vue des installations de la Gécamine. Reuters/Ph. David Lewis

Par Tony-Antoine

La République démocratique du Congo veut revoir son code minier. Le gouvernement congolais qui se dit ne pas tirer profit de son secteur a déjà en mains un projet de révision du code. Elisabeth Caesens, responsable de l’Ong internationale Resource Matters, est revenue sur la question dans la matinée du 12 février aux antennes de Rfi. L’enjeux « est le partage de recettes qui proviennent de ce secteur qui est crucial pour la Rdc, disait-elle, à l’heure actuelle il y a un débat très fort entre d’un coté la partie étatique, de l’autre coté des investisseurs qui sont présents dans le pays ».

Ce projet de révision du code minier venait donc d’être défendu en début de février de l’année en cours par la délégation congolaise à Cap town, au cours du salon Indaba Mining, un forum réunissant les opérateurs africains du secteur minier. Menée par le ministre congolais des mines Martin Kabwelulu et le président du conseil d’administration de la Générale des carrières et des mines (Gécamines) Albert Yuma, les congolais ont affirmé la hausse de nombreuses taxes. « Ne pas reformer le code aujourd’hui, c’est nous condamner à regarder d’autres exploiter nos ressources et ne jamais en profiter », plus offensif, s’est montré Yuma.

La version actuelle du projet de ce code comporte quelques détails qui retiennent les attentions, celles des investisseurs particulièrement : la hausse générale des taxes augmentera de 2 à 3,5%. Mais si certaines substances minières sont qualifiées de « stratégiques », c’est taux passe à 10%.

Le cobalt est « le minerai qui est le plus visé par cette disposition, avance Caesens qui rajoute, plus de la moitié des réserves mondiales sont présentes au Congo ». Pour cette intéressée du secteur des mines, les investisseurs étrangers au Congo tel que Glencore, Randgold ou les autres, ne sont pas opposés à l’idée de payer plus, par contre, ils tiennent sur « les retombées de l’argent » qu’ils payent.

Le taux de redevance passerait de 2 à 10% pour les substances stratégiques. C’est ici que le cobalt entre réellement en jeu. Obligatoire dans la composition d’une voiture électrique, d’un téléphone mobile, d’un ordinateur… Bref, obligatoire dans la haute technologie, le cobalt est considéré comme une des matières premières stratégiques indispensables en temps de guerre comme en temps de paix. Considérant  son caractère non-renouvelable et sa consommation actuelle, certains analystes pensent que les 7 millions de tonnes de ses réserves mondiales connues actuellement pourraient s’épuiser en 60 ans.