Cenco

Tous les Congolais avaient les yeux rivés vers le centre interdiocésain où ils espéraient un sursaut patriotique, un miracle de dernière minute. Rien n’y a fait. Les évêques catholiques ont constaté l’impasse et ne peuvent plus conduire indéfiniment leur mission de bons offices, a purement et simplement lâché le président de la Cenco Mgr Marcel Utembi.

La faute à l’intransigeance de deux camps qui se font face. Jusqu’au bout la Majorité présidentielle et le Rassemblement ont campé sur leur position. Décidé à compliquer a tache à l’opposition, le pouvoir a continué à exiger une liste des 3 noms pour le poste de Premier ministre de la future transition en lieu et place d’un seul nom tel que stipule l’accord du 31 décembre. Ce que rejette catégoriquement le Rassemblent qui s’en tient au respect strict dudit compromis politique.

Idem pour la présidence du Conseil national du suivi de l’accord pour laquelle la mouvance présidentielle a encore tout bloqué conditionnant l’accès par le Rassemblement à la tête de cet autre poste stratégique à un large consensus que tous savent pourtant impossible à trouver.

la voie médiane proposée par la Cenco sur les deux points de blocage n’a pas réussi à bénéficier du soutien des deux parties poussant les prélats à prendre leur distance. C’est au chef de l’Etat qu’ils s’en remettent à présent en comptant sur « la bonne foi » de Joseph Kabila pour résoudre la crise.

Pour la Majorité présidentielle, c’est un demi succès. Du moins pour l’instant. Elle a obtenu ce qu’elle cherchait dès le début, c’est-à-dire gagner du temps. Car il devait y avoir un nouveau gouvernement en Janvier, il n’y en a pas eu et cette perspective risque de s’éloigner pour encore longtemps. Le Rassemblement par la voix de son président Felix Tshisekedi a déploré un moment triste pour la RDC en promettant une réaction de sa plateforme ce mardi. Quelle sera la teneur de cette réaction ? C’est toute la question que se posent désormais tous les Congolais.

Une chose est sure, en sortant bredouille du centre interdiocésain lundi soir, les deux camps ont visiblement décidé de ramener le pays dans la situation d’avant le 19 décembre. Celle de défiance mutuelle et des débats sur la légitimé des institutions au détriment d’un pays sous perfusion économique et d’une situation sociale qui menace d’exploser.

Après avoir retenu leur souffle pour espérer un accord qui n’est pas arrivé, les Congolais attendent désormais de savoir à quelle sauce ils seront mangés demain par leur classe politique.