Katumbi, Monsengwo

Par CAS-INFO

La photo était déjà éloquente. On y voyait deux hommes, côte à côte, Moïse Katumbi et le cardinal Monsengwo, qui partagent en commun une chose : la lutte pour l’alternance démocratique à la tête du pays. L’opposant et l’église catholique font à présent un pas supplémentaire dans la mobilisation anti-Kabila.

« Avec l’appel des curés de Kinshasa et du comité laïque, l’Église dit non à la dictature », écrit ce jeudi l’ancien gouverneur du Katanga, fervent chrétien catholique. Il affirme joindre se « joindre » à la voix des prêtres et appelle les Congolais à « suivre les consignes ».

Bruit et sons de cloches

L’appel à la mobilisation du principal opposant au régime de Kinshasa, qui vit toujours contrait à l’exil, fait ainsi suite à une série des messages de différentes entités de l’église catholique exhortant les Congolais à se « prendre en charge ». Le dernier en date, est celui du collège des Curés de la capitale, qui annonce le début, dès ce jeudi, d’une série d’actions : prière pour la nation et son des cloches tous les jeudis à 21heures dans toutes les paroisses de la capitale. L’initiative rappelle le son de trompette de l’armée d’Israël contre le mur de Jéricho raconté dans la bible.

La référence biblique n’a pas d’ailleurs échappé à Sindika Dokolo, l’autre figure de l’opposition. « L’Église catholique nous rejoint dans l’opération trompette de Jéricho », s’est réjoui l’homme d’affaires qui milite pour le départ du chef de l’État.




« L’idée c’est d’éviter de faire tuer les gens par un régime qui a la gâchette facile, mais d’engager la population par des actions pacifiques mais symboliques », décrypte un membre du Rassemblement.

Du bruit, et alors ?

Les opposants vont toutefois devoir expliquer comment, par des simples bruits, ils espèrent déloger Joseph Kabila de son fauteuil. Les interrogations dans ce sens se multiplient sur les réseaux sociaux quant à l’efficacité des sons de cloches alors que la « rue » ne répond plus. « Ce qui compte, c’est ce mouvement qui se forme. Jéricho n’est pas tombé en un jour de son de trompette mais en sept », croit ce haut cadre du Rassop.

Ce qui compte aussi c’est la voix de l’église catholique qui ne s’était pas autant positionnée clairement, et individuellement, et avec ses structures, dans la mobilisation contre le régime de Joseph Kabila. En RDC, personne n’a oublié le rôle joué par la plus grande confession religieuse du pays dans la fin de règne de Mobutu.