Tshisekedi

Par CAS-INFO

Ce que d’aucuns redoutaient est-il en train de devenir réalité ? Après la disparition d’Étienne Tshisekedi le 1er février 2017 beaucoup y ont vu un coup dur pour l’opposition. Ce qui n’a pas mis longtemps à se vérifier. Alors que les opposants restés dans la lutte contre le régime de Joseph Kabila peinent à mobiliser la population.

Mais c’est surtout l’éclatement de l’UDPS, le plus grand parti de l’opposition congolaise que les partisans de Limete redoutent. Dimanche, beaucoup ont appris que le Sphinx de Limete venait de trouver son successeur. En la personne du Premier ministre, Bruno Tshibala, élu haut les mains à l’issue du congrès qu’avait organisé l’aile du parti qu’il a sous sa coupe depuis le départ du « Baobab » et sa défection en direction du pouvoir.

Contesté, Bruno Tshibala ne s’est pas contenté de reprendre le flambeau de l’opposant historique. Il promet de remettre de l’ordre au sein du parti. Y compris en allant récupérer le siège de la 10e rue occupé actuellement par l’aile rivale de la formation politique, que chapeaute le secrétaire général Jean-Marc Kabund.

Sachant l’ambiance électrique qui entoure souvent ce « temple » de la contestation, la « prise » de pouvoir par Bruno Tshibala et sa tentative de lancer un assaut sur le siège, sonne pour de nombreux militants comme une véritable déclaration de guerre.Une guerre que Brutshi pourrait bien mener en position de force. Lui qui est désormais du côté de la police et de la répression dont sont normalement l’objet les « combattants ».

Pour Étienne Tshisekedi, c’est un coup dur. Après avoir survécu à Mobutu et aux multiples tentatives de liquidation du parti, du fond de son cercueil, le lider maximo n’avait jamais vu la menace guettait aussi dangereusement la fille ainée de l’opposition.

Si les Birindwa, Beltchika, Kibassa et les autres, approchés par le Pouvoir, pour évincer Tshisekedi et liquider le parti, se sont, chacun à son tour, cassés les dents, la menace Tshibala est, elle, à prendre très au sérieux. Ce dernier bénéficie d’un facteur non négligeable que les précédents protagonistes n’avaient pas : l’absence éternelle de « Ya Tshitshi ». Et un contexte de glissement, où le pouvoir en place a plus que jamais besoin d’une opposition fortement divisée.