Kabila, Ndaywel

Par CAS-INFO

Le Comité laïc de coordination va poursuivre la mobilisation. 24 heure après les manifestations du 21 janvier, le CLC a diffusé un communiqué très offensif, lundi soir, dans lequel l’association affirme ne pas être prête à donner un répit au pouvoir.

« Nous n’avons pas peur et nous ne ferons plus jamais marche arrière », déclare le CLC après avoir remercié des centaines de milliers de congolais qui ont participé ainsi que les prêtres et les religieux qui ont « courageusement » accompagné les marcheurs.

« Il vit en eux l’âme du Congo, ils incarnent ce qu’il y a de plus noble dans l’homme face à la barbarie », écrivent le professeur Isidore Ndaywell et son équipe.

Et d’ajouter, « à ceux qui croyaient que le peuple congolais n’est pas prêt à soutenir l’effort d’un grand combat, qu’il est condamné a1 baisser le front, à subir la défaite et a1 capituler face à la dictature, à céder devant la peur et l’incertitude, à redouter les mauvais traitements et les humiliations, la mobilisation de ce 21 janvier 2018 a été la réponse a1 leurs doutes et leurs interrogations. ».

Ainsi poussé par ce qu’il considère comme un « succès », le CLC appelle le « peuple de Dieu » à rester mobiliser pour répondre à son prochain appel. Et lance un défi au Gouvernent. « Nous n’avons pas peur et nous ne ferons jamais marche arrière […]. Nous irons jusqu’au bout. Nous l’avons déjà dit, il n’y aura plus de répit pour la dictature qui a plongé le peuple dans une crise aussi ruineuse qu’inutile ».

« Une dizaine de morts »

Dans son communiqué, l’association soutenue par l’Église catholique rappelle ses revendications, qui n’ont pas changé. Il s’agit de « l’application stricte et intégrale de l’accord de la Saint Sylvestre, c’est à dire, la libération sans conditions des prisonniers politiques, la fin de l’exil des opposants menacés à leur retour, la libéralisation des espaces médiatiques et la réouverture des médias injustement fermés, la fin du déboulement des partis politiques […], la restructuration de la CENI, la confirmation par le chef de l’État qu’il ne briguera pas un troisième mandat comme l’exige la constitution », ont égrainé les membres du CLC.

Des revendications, se réjouissent-ils, de nombreux Congolais ont exprimé avec bibles, chapelets et rameaux à la main.

Forte mobilisation, mais aussi forte répression des forces de l’ordre qualifiée d’« aveugle », de « méchante », et de « barbare » par le CLC qui dresse un bilan d’une dizaine de morts et de centaines de blessés (la police en a compté deux morts et l’ONU, six victimes).

« L’histoire retiendra que chacun de ces hommes, ces femmes et ces enfants aux mains nues, ne portant pour seule arme qu’un chapelet, une bible, une croix, un rameau, ont été fauché par des balles assassines d’autres fils du Congo qui ont choisi le camp de la terreur et de la trahison du peuple pour servir la cause d’un régime refusant d’honorer ses engagements », met en garde l’organisation.