Kasaï, enquete

Alors que l’Afrique bloque la résolution du conseil des droits de l’Homme pouvant décider de la mise en place d’une commission d’enquête sur le Kasaï, le mouvement citoyen Lutte pour le changement interpelle les dirigeants du continent. Dans une lettre ouverte publiée mercredi par Jeune Afrique, le mouvement pro citoyen décrit l’horreur au vécu par la population au Kasaï et met les chefs d’États devant leur responsabilité.

« Certains de vos États ont pourtant connu des violences. Certains d’entre vous les ont vécues personnellement, dans leur chair […]. Imaginez le désespoir de cette population qui subit tour à tour le supplice des milices et la terreur des forces dites de sécurité, et à qui l’on dit qu’il n’y a pas nécessité d’une enquête indépendante », s’alarme la Lucha.

Depuis l’ouverture de la 35 session du Conseil des droits de l’Homme à Genève, grâce aux pays africains, hostile à l’ingérence étrangère dans les affaires internes des États, la RDC a réussi à résister à toute idée d’une enquête dont elle ne sera pas assurée de prendre la direction. La Lucha s’inquiète et interpelle les chefs d’États :

« Nous demandons non pas l’ingérence, mais la solidarité, la RDC étant membre à part entière des Nations Unies. Il n’y a rien de pire pour un peuple en détresse que l’indifférence des nations sœurs », rappelle le groupe de Fred Bauma. Et d’ajouter : pensez aux millions des Congolais qui vous regardent ».

Prévu préalablement pour le jeudi, le vote de la résolution a été renvoyé à vendredi, en raison justement des divergences entre les Africains et les Européens.